23. février 2007

26- RDV en Terre Inconnue... (26/30)⭐️️️ALA⭐️

Nous quittons TUUM à 6h30 du matin...

Après plus de 5h de marche, et une journée de 11h, nous apercevons l'esquisse d'un village... Perdu dans une vallée... au milieu de nulle part... on devine des huttes et une grande palissade en bois tout autour! C'est Parkati!!!

Nos yeux brillent... et l'excitation est à son comble! Enfin, nous allons avoir le privilège de rencontrer un peuple fier: Les Turkanas!

Mais arrivant seuls et sans guide, l'accueil ne sera peut-être pas si bon... Plus on se rapproche, plus notre cœur s'accélère... Quelle émotion!

Ça y est nous y sommes...! Nous ne pouvons cacher notre joie et nos visages laissent apparaître de larges sourires. Instantanément, les premières femmes nous sourient également. Quel soulagement! Nous posons nos gros sacs et prenons le temps de boire. Les villageoises en habits traditionnels nous remplissent gentiment nos gourdes! Nous sommes comblés! Les échanges de sourires sont pour le moment notre principal moyen de communication! Universels, ils sont sincères, touchants et en disent parfois long... Émus et impressionnés, nous prenons le temps de savourer cette merveilleuse rencontre... Un moment fort et inoubliable.

Puis, les hommes arrivent... Nous échangeons de rapides poignées de main et tâchons de faire bonne impression... Par chance, nous tombons sur l'instituteur qui parle bien anglais. Accueil chaleureux et bienveillant, il nous propose de nous installer dans la cour de l'école. Mais, nous souhaitons d'abord rencontrer le chef du village. Avec beaucoup de curiosité mais aussi de respect, nous pénétrons dans l'enceinte de ce beau village. Chaque chose, chaque personne, chaque maison attirent notre attention. On appréhende un peu de voir le chef. De cette rencontre, dépendra sûrement notre séjour à Parkati. Malgré un habit plutôt classique, il n'en est pas moins impressionnant... Sa poignée de main en dit long sur son statut et son autorité! Il paraît heureux de faire notre connaissance,nous le sommes aussi. Nous voilà enfin un peu plus apaisés. Rapidement, nous leur faisons comprendre que nous préférons dormir au sein du village. Aussitôt, le chef est d'accord et nous accueille dans l'un de ses quartiers. Une petite hutte sans toit nous est attribuée. C'est pour nous, un immense privilège de s'installer au milieu d'eux. Nous sommes trop contents de monter notre tente dans cet endroit!! Rapidement, ils nous laissent tranquilles et ce sont deux des enfants du chef qui seront là pour nous aider. Ils nous expliquent que les seuls toilettes et douches se trouvent à l'école située juste à côté du village... Aussi, ils nous apportent deux jerricanes d'eau de pluie. Très rare et très précieuse, nous apprendrons plus tard que c'était une réelle chance! Les grands puits creusés par les Turkanas contiennent de l'eau un peu salée...

C'est dans notre tente moustiquaire que nous débuterons notre première nuit, au plein milieu des enclos d'animaux. Le ciel est merveilleux, les étoiles se comptent par milliers et se trouver ici est vraiment trop chouette! Mais très vite, le bêlement des chèvres et des brebis se fait entendre... La nuit sera bien mouvementée...!! Au petit matin, nous sommes assaillis par la chaleur étouffante et la poussière provoquée par le bétail. Le repos n'est pas pour tout de suite...

C'est sûr, on ne restera pas une nuit de plus!!!... Finalement nous en passerons cinq...;-)! En effet, la gentillesse de ce peuple, la sécurité et la sérénité du village nous ont poussé à rester ;-)!

John, le chef du village est là pour notre premier matin et il insiste pour que nous prenions le thé avec lui. On savoure ce moment de partage privilégié. Ainsi, chaque matin, il guettera notre réveil pour que nous puissions boire le thé au lait ensemble! Quel délice!

La première journée, Mickaël et Frédéric, les enfants de John nous emmènent à la découverte de leur village et des environs. Leurs prénoms ne sonnent pas très autochtone et nous apprendrons par la suite qu'ils en ont tous deux, dont un dans leur dialecte. Simples guides, ils deviendrons très vite nos amis. Ils ont respectivement douze et quatorze ans. L'un souhaite devenir docteur et l'autre instituteur. Ils ont été choisis par le chef pour poursuivre leur scolarité. Le chef du village a cinq femmes et vingt-quatre enfants!!!! Autant dire qu'il lui est impossible d'envoyer tous ses enfants à l'école. Surtout que l'établissement secondaire pour les garçons se trouve à environ cinq heures de piste en 4*4...! Et bien sûr, à Parkati, personne ne possède de véhicule...

Rebecca, une des grandes sœurs, n'a pas eu la chance d'aller à l'école et son père l'a choisi pour qu'elle lui rende service. Elle s'occupe de sa lessive et lui fait parfois à manger. Nous vivions juste à côté de la case de Mickaël et Frédéric et de celle de Rebecca et ses trois frères et sœurs.

Elle a quinze ans et d'un premier abord timide, nous avons fort sympathisé avec cette courageuse jeune fille. Ne parlant pas du tout anglais, elle s'est montrée de plus en plus subtile au fil du séjour.

Nous avons passé beaucoup de temps à vagabonder dans le village, faire des petites courses, discuter, échanger, observer. Et surtout être fasciner par leur façon de vivre, leurs sourires et leur simplicité.

Nous aimions aussi aller au puit, puiser l'eau salée pour nos lessives et pour la douche! Ce

lieu agréable rassemble à lui tout seul tout le village: les gens se rencontrent, les nouvelles s'échangent... C'est aussi un petit coin de fraîcheur, tel un oasis au milieu de ses paysages brûlants. Il y a en permanence quelques hommes qui se reposent ou discutent à l'ombre. Le bétail vient également s'abreuver ici.

Village surprenant et hors du temps, nous avons passé plusieurs jours extras et nous nous sentions comme chez nous. Considérés au début comme des touristes ou des étrangers, nous sommes devenus au fil des jours des habitants du village... Seul la chaleur, parfois difficile à supporter nous a empêché de nous établir là bas...;-)!

Les Turkanas sont un peuple d'éleveurs et ils ont ça dans le sang. Rien n'est plus précieux que leur bétail. Chèvres et brebis, chacun possède un petit troupeau. Les hommes consacrent tout leur temps et leur énergie à les faire paître. Ils font chaque jour entre une et quatre heures de marche pour trouver un peu d'herbe sèche. Parfois bien plus! Les femmes quant à elle s'occupent des repas, de la traite et des corvées eau et bois. Une chèvre ne fournit quotidiennement qu'une demie tasse de lait...! Parfois moins...!

Une des choses rare en Afrique, le chef du village a formellement interdit la consommation d'alcool et franchement, c'était très appréciable pour bien des raisons. Vivant de peu, ils ne se plaignent aucunement d'être coupés du monde et paraissent heureux. Malgré les tâches quotidiennes, hommes et femmes prennent largement le temps de discuter, se reposer ou ne rien faire. Ils prennent simplement le temps de vivre... Nous avons vraiment été touchés par l'agréable ambiance qui règne dans ce village.

Le quitter a été dur..

Nous laissons derrière nous leurs habitants, leur sourires et leur gentillesse en sachant très bien que nous ne les reverront jamais... mais c'est sûr, à présent, nous avons en nous un peu de Turkana!!

Catégories : kenya

Écrire commentaire

Commentaires: 2

#1
papa marc (samedi, 14 mars 2015 21:57)

Quelle magnifique évasion vous nous offrez Avec la découverte des habitants de partaki. Un souvenir gravé à jamais dans la mémoire. Ils ont l air heureux et semblent vivre en harmonie hommes et femmes. Aussi loin de tout, où trouvent ils leurs vêtements colorés? Magnifiques portraits!
#2
Romaric (samedi, 28 mars 2015 18:43)

C'est génial de voir que certain petit peuple savent encore vivre en harmonie avec la nature.
Ils ont compris que l'on dépend totalement de la nature alors que notre société à du mal à le comprendre.